L'ECLAIRAGE
Dans
la nature, la synthèse par les végétaux des matières
organiques à partir d'éléments minéraux (nitrate),
n'est possible que s'il y a rayonnement solaire. Cette photosynthèse
agit par l'intermédiaire de la chlorophylle et son rendement est sous
la dépendance de la qualité, de la durée et de l'intensité
du flux lumineux, aussi est il indispensable d'apporter un soin tout particulier
à l'éclairage si l'on veut obtenir des plantes vigoureuses complétant
le cycle de filtration et concourant à l'obtention d'une faune saine
et prolifique.
Bien souvent, nos aquariums sont de types tropicaux et si l'on maintien l'eau
à une température de 23° à 28° selon les données,
il faut également suivre au plus prés les paramètres lumineux
de l'habitat naturel de nos pensionnaires. Sous les tropiques, la durée
d'éclairement est d'environ douze heures, les rythmes de levées
et couchée du soleil sont pratiquement réguliers, les grandes
variations de qualité et d'intensité lumineuse se faisant à
l'aurore et au coucher du soleil. Il serait vain de vouloir reproduire l'exactitude
écologique en aquarium mais l'emploi de techniques modernes en facilite
l'approche; il suffit bien souvent de compulser des catalogues aquariophiles,
de bricolages ou de matériels électriques pour connaître
les différents appareillages plus ou moins sophistiqués servant
à la régulation.
Dans la nature, les rayonnements lumineux tombent du ciel, en aquarium on copiera
donc cet effet en plaçant les sources lumineuses sur le dessus, dans
une galerie d'éclairage munie de réflecteurs, ou auto réfléchissante,
afin de concentrer le maximum d'énergie vers l'intérieur.
Il est indispensable d'éviter les éclairages latéraux et
frontaux trop prononcés car les plantes réagissent à la
direction du flux lumineux en s'inclinant vers celui ci, ce qui n'est pas toujours
du plus bel effet; par soucis d'économie on pourrait vouloir placer l'aquarium
prés d'une fenêtre ou sous une verrière mais cela est à
proscrire absolument sous peine de problèmes majeurs tels qu'une prolifération
d'algues ou une augmentation de température néfaste pour la faune
et la flore
La lumière visible constituée d'une gamme de rayonnements de couleurs
allant du bleu foncé au rouge foncé, il s'avère que la
photosynthèse est optimale dans le rouge clair (650 à 700 nanomètres)
et le bleu indigo (450 NM) mais que la sensibilité de l'oeil humain se
situe entres les deux, soit le jauen (550 - 600 NM); déduction : la lumière
utile aux plantes n'est pas forcément intéressante pour nous !
L'éclairage incandescent : La lumière provient d'un corps porté
à haute température donc ce type d'éclairage dissipe beaucoup
de chaleur, son rendement lumineux est médiocre et très pauvre
en rayonnement bleu (pic spectral : 650 à 1000 NM).
L'éclairage fluorescent : L'énergie lumineuse est produite par la fluorescence
de certaines substances déposées sur la paroi interne des tubes
et irradiées par des UV provenant de décharges électriques
entre deux électrodes dans une vapeur de mercure et de gaz rares. Ce
système d'éclairage dégage peu de chaleur; selon la nature
et le dosage des substances employées on obtient des émissions
lumineuses de qualités différentes et certaines correspondent
aux besoins des plantes bien que ça puisse parfois nous paraître
trop ou pas assez lumineux.
Dans un but d'optimisation du rendement et d'esthétique on combine plusieurs
tubes aux caractéristiques différentes en les installant sous
un même réflecteur pour mixer les diverses teintes. Généralement,
les tubes sont répartis équitablement sur la largeur de l'aquarium
et à environ dix centimètres de la surface de l'eau; on les choisi
de façon à ce que leur longueur corresponde le plus possible à
la longueur du bassin mais il faut savoir qu'en fluorescence le rendement augmente
avec la puissance(un tube de 40 watts est supérieur à deux de
20 watts) donc si l'on fabrique soi même l'aquarium les dimensions des
tubes sont à prendre en considération. Ces tubes peuvent être
isolés de la surface par une plaque de verre mince qui arrête les
projections d’eau mais aura l'inconvénient de s'opacifier rapidement
par dépôts de sels minéraux et d'algues . Le rendement de
la photosynthèse étant fonction de l'intensité lumineuse
il ne faut néanmoins pas en déduire que les plantes ont des exigences
semblables ou que leur développement requière des puissances extraordinaires.
Pour donner un apperçu de la puissance lumineuse en plein midi, l'été,
le soleil a une valeur de 100 000 lumens (lm).
Valeur subjective de l'éclairage (Puissance installée)
éclairage très intense : 1 watt par litre d'eau
éclairage intense : 1 watt pour 2 litres
d'eau
éclairage moyen : 1 watt pour
3 litres d'eau
éclairage faible : 1 watt pour 4
litres d'eau
Ce tableau indicatif peut être retenu pour un bac de 50 cm de hauteur
dont la longueur égale celle des tubes fluorescents et dont l'eau est
cristalline.
Il faut savoir en effet qu'une épaisseur d'eau de 50 cm absorbe prés
de 40 % du flux, ce qui est considérable d'autant que l'absorption sélective
se fait au détriment du rayonnement rouge, favorable à la photosynthèse.
Si l'eau est troublée par des matières solides ou colloïdales
en suspension, l'absorption augmente considérablement.
D'autres paramètres freinent aussi la pénétration lumineuse,
ce sont la réflexion et la réfraction.
La réflexion peut être atténuée en entretenant une
surface agitée grâce à un diffuseur ou au rejet du filtre;
la réfraction est due au fait que les rayons lumineux sont déviés
en pénétrant la surface de l'eau; il n'existe pas de remède
efficace simple(source d'éclairage baignant dans le liquide, filtre polarisant
?) pouvant éviter ces pertes d'énergie lumineuse.
Durée et régularité :
L'activité photosynthétique des plantes est liée au rythme
de successions périodiques de lumière et d'obscurité (photopériodisme);
les jours et les nuits étant considérés comme égaux
sous les tropiques, il faut respecter ce rythme en installant une horloge qui
assurera ce photopériodisme. Un allumage successif et programmé
des tubes peut être assuré par un programmateur mécanique
à cames (Crouzet) ou électronique, en commençant par les
tubes les plus riches en rayons rouges.
Ainsi on recréé un peu le cycle naturel; on peut même utiliser
ce procédé en instaurant un "clair de lune", lampe veilleuse
de faible puissance allumée la nuit, généralement favorable
au bien être des poissons.
Pour conclure ce trés bref exposé sur la lumière il faut mentionner que
la durée de vie des tubes fluorescents est en moyenne de 4000 à
5000 heures; au delà, bien qu'éclairant encore, les qualités
spectrales sont défectueuses pour les plantes. Il est impératif
de ne pas modifier brutalement le cycle lumineux par des allumages ou extinctions
intempestifs, cela perturbant le cycle biologique des plantes et stressant les
poissons qui peuvent se jeter sur les vitres ou le décor.
Quelques tubes fluorescents utilisés couramment :
PHILIPS : 27 , 32 , 33 , 34 , 35 , 55 , 83 , 84
CLAUDE : Lumière du jour , warm white
OSRAM : 30 , 32 , 77 , fluora
GRO LUX
TRUE LITE
Il existe d’autres sources lumineuses tel que les lampes à décharges,
au sodium, etc., mais les puissances et la complexité d’utilisation
ne sont pas vraiment compatibles avec l’usage amateur et sont surtout
utilisées pour des bacs de très grands volumes (musée,
aquariums publiques).